« Defined by art per se, La Messe de l’Âne was the highlight of the Charleville-Mézières line-up. » EU Contemporary Puppetry Critical Platform
« Ce spectacle a soulevé des foules à la Biennale de Venise. » Rosita Boisseau Le Monde
LA MESSE DE L’ÂNE
Olivier de Sagazan est sculpteur et peintre. Sur scène, le plasticien se joue des corps des comédiens, de ses modèles. Il les forme et les déforme, les sculpte, les «transfigure» et les pétrit à vue. L’artiste est né au Congo et, peut-être, est-ce là qu’il faut chercher la trace première de ses spectacles plastiquement transgressifs. Les découvrir nous remémore certaines statuaires africaines, mais aussi les distorsions du peintre irlandais Francis Bacon, les morts-vivants du Polonais Tadeusz Kantor, la « danse du corps obscur » du butô japonais. Le spectacle s’inspire et inspire. Il donne à voir et à rêver, parfois jusqu’aux rivages du cauchemar. Il emporte dans un univers organique, singulier et iconoclaste. Une effrayante salle d’opération, une tribune d’orateur, des fêtiches animés, des êtres mi-hommes mi-bêtes constituent autant de tableaux d’une grande force visuelle. Entouré de ses partenaires, le plasticien offre une performance puissante, tout autant artistique que physique, peuplée d’images superbes et dérangeantes. Une sorte de danse de vie, folle et fantasque, avec ses « accidents » qui donnent à son spectacle le frisson d’une improvisation néanmoins totalement maîtrisée. Un carnaval. Une nef des fous, une messe païenne, une fête de l’âne.
Originally trained as a biologist, Olivier de Sagazan turned to painting and sculpting with the ever-present idea of questioning organic life. From his passion to give life to matter came the idea for him to cover his own body with clay in order to observe the resulting “object”. This experiment gave rise to the creation of a solo : « Transfiguration », in which we see a man gradually disfiguring himself with clay into a kind of monster. This half-man, half-beast is searching beneath his masks for who he is. We find a similar process of transformation applied to the six dancers in his creation « La Messe De L’Âne ». Demonstrators, priests, politicians, scientists, prisoners and patients are all, with the help of clay, undergoing transformations that are emerging from the position they occupy in society. Each one of them holds a conflict between two entities: a puppet and a puppeteer. This situation produces a need for folly and the reappraisal of so-called normality.
Duration : 60 min
Direction : Olivier de Sagazan
Assistant direction : Anas Sareen
Created with and performed by : Olivier de Sagazan, Leila Ka, Borna Babić, Maureen Bator, Shirley Niclais, Stephanie Sant, Ele Madell
Light design : Pacome Boisselier
Production : Ipsul
Producteur délégué : CDN de Rouen
Coproduction : Ville de Saint-Nazaire, Région Pays de la Loire, Théâtre du Mac Orlan de Brest, Le Palc de Châlons-en-Champagne, Scène nationale de Saint-Nazaire
NEXT DATES
2024
27-28 SEPT | Festival LUTKE Ljubljana |
CRITIQUES
LE MONDE : … »La Messe de l’âne », nouvel opus du peintre et sculpteur français Olivier de Sagazan, fascine. Connu depuis la fin des années 1990 pour sa performance Transfiguration, durant laquelle il se recouvre le visage d’argile pour le sculpter et se défigurer en direct, il met ici en scène six interprètes, dont lui-même, sur le thème de la création. Embarbouillés de glaise, trognes en avant, l’homme politique véreux, le savant fou, le sculpteur illuminé valdinguent de la salle d’op’ à l’atelier. La monstruosité et la normalité, la forme et l’informe, l’homme et la bête se mordent le museau dans cette farce gore et grave. Après avoir remporté un franc succès au Festival d’Avignon dans Nos cœurs en terre, coécrit avec David Wahl, Olivier de Sagazan, peu programmé dans son pays, a soulevé le public vénitien. » Rosita Boisseau